COMPTE-RENDU 11 eme CONSULTE RHFC – LA BALAGNE ET SES TRESORS
Pour sa 11ème Consulte organisée en Corse, et consacrée cette année à la Balagne et ses trésors, l’Association Recherche sur l’Histoire des Familles Corses (RHFC) Maison de la Corse à Marseille [1] – a pleinement atteint son objectif, ce dont s’est réjoui Christiane PADOVANI, sa Présidente.
Organisées dans le Parc botanique de Saleccia niché au cœur du maquis corse, les conférences ont permis de découvrir les multiples richesses de la Balagne.
Une agriculture prospère : Céréales, oliviers cédratiers, amandiers, vignobles … - la Balagne est d’ailleurs appelée le jardin de la Corse - décrite par Laetitia CASTELLANI, enseignante à l’Université/lycée Pascal Paoli, Corte et Denis JOUFFROY, Maître de conférences en langue et culture corses à l’Université de Corte, ce dernier centrant plus particulièrement son exposé sur la culture de l’olivier. L’exploitation intensive des terres s’est faite sous la pression de l’occupant génois sur les grands propriétaires fonciers, avec son soutien financier. Si l’objectif premier était d’approvisionner la Ligurie, d’organiser le commerce et de réguler les prix, cela a permis d’induire le développement économique de la Balagne.
Un patrimoine religieux remarquable avec ses églises romanes, construites notamment par les pisans du XIe au XIIIe siècle, et ses couvents. Dans son exposé sur les Visites Apostoliques dénotant l’intérêt constant du Saint Siège pour la Balagne, Antoine FRANZINI Docteur en histoire médiévale, chercheur associé à l’université Gustave Eiffel, Marne-la-vallée, souligne que les rapports dressés à l’issue de ces visites de quelques mois destinés au Vatican, contiennent des sources d’information précieuses pour la généalogie, recensant les familles et la gestion de leur patrimoine, constituant de ce fait un complément intéressant aux actes notariaux.
Un port qui a fait de l’Ile Rousse la capitale économique de la Balagne, grâce à l’action de Pascal Paoli, fondateur de la République Corse en 1755,
Quelques familles entreprenantes, dont notamment les PICCIONI qui ont œuvré sur plusieurs générations pour développer la ville, ses équipements, son commerce, mais aussi les GAVINI, FIORAVANTI, COSTA, MALASPINA, ZANARDI, LANARI, DAMIANI…dont les grandes et belles maisons existent encore au cœur de la vieille ville.
Stéphane PERGOLA Professeur certifié de Corse, auteur du livre ‘’ Le patrimoine bâti de l’Isula’’, nous a d’ailleurs présenté l’histoire de ce patrimoine et de quelques symboles forts comme le Marché couvert, la place du Canon, le Château PICCIONI, l’Institut des Filles de Marie… et de quelques demeures emblématiques en commentant leurs vocations successives.
Ces trésors, nous avons pu les admirer lors des visites :
A l’Ile Rousse, que Stéphane Pergola, historien et auteur amoureux de sa ville, nous a fait les honneurs de nous présenter en suivi de sa conférence,
A PIGNA, le Museo Musica avec ses instruments de musique très anciens, encore utilisés aujourd’hui, qui produisent des sons surprenants mais beaux, dans un auditorium à l’acoustique remarquable, son église de construction romane, dotée d’une décoration intérieure baroque, des maisons restaurées avec des matériaux traditionnels qui nous ramènent aux temps anciens et toujours cette agriculture imposée par les génois mais qui a fait la prospérité de la région,
A LUMIO, la Chapelle romane Saint Pierre Saint Paul, datant de la fin du XI e siècle, dont les deux lions qui ornent la façade semblent être là pour protéger les fidèles, présentant des arcatures qui seraient inspirées de l’église San Pietro a Grada de Pise, dont la décoration intérieure a malheureusement presque entièrement disparue, le superbe domaine viticole du Clos Culombu qu’Etienne Suzzoni son propriétaire et maire du village nous a présenté avec quelques 65 hectares de vignes, comptant pas moins de 19 variétés de cépages, cultivés en agriculture biologique, et sa cave dotée d’installations sophistiquées où nous avons pu déguster quelques-uns de ses vins, enfin l’Astratella, distillerie familiale qui maîtrise le cycle des plantes aromatiques corses, notamment l’immortelle, depuis la cueillette du sauvage jusqu’à sa transformation en huiles essentielles, de massage ou hydrolats et dont la gérante Noëlle Irolla nous a expliqué le processus.
A CORBARA, qui possède un important patrimoine religieux, nous avons pu visiter la magnifique église de style baroque A Nunziata, construite entre le XVII e et le XVIII e siècles, élevée par le pape au rang de collégiale en 1752, qui possède de somptueux autels en marbre polychrome de Carrare, des toiles de l’école italienne qui ornent les murs des chapelles latérales, un orgue décoré par des peintres de l’école italienne et enfin son Musée du Trésor qui renferme de somptueux vêtements sacerdotaux et des pièces d’orfèvrerie des XVII e et XVIIIe siècles d’une grande finesse. Enfin Guy Savelli nous a commenté lui-même avec passion les objets rassemblés patiemment depuis plus de 50 ans dans le musée qu’il a installé chez lui.
[1] Association RECHERCHE SUR L’HISTOIRE DES FAMILLES CORSES (RHFC) Généalogie et Histoire, Maison de la Corse 69, Rue Sylvabelle 13006 Marseille – genealogie-rhfc.fr – rhfc.corsica@gmail.com Tél : 06 20 02 20 02
PHOTOS (cliquez sur chaque titre pour ouvrir la photo) Devant l’église de Pigna – Autel en marbre polychrome de l’église de La Nunzi Conference de Denis JOUFFROY – Etienne Suzzoni présentant les vignobles – Chapelle Saint Pierre Saint Paul – Porte d’une belle demeure ancienne de l’Ile Rousse